
Maître du café concert du Goéland Aphone
Aumônier de la Chapelle de Notre-Dame d’Espérance, le père Edgard a été un père à bien des égards : prêtre à l’église, animateur à sa chorale, confesseur des familles les plus pratiquantes ; les mauvaises langues vous diront que le père Edgard fut aussi le géniteur de plusieurs rejetons inattendus dans le quartier.
S’il faut bien se méfier des rumeurs, celle de son intimité croissante avec des mères de famille quelque peu délaissées par des maris trop occupés par la bourse et d’autres affaires, aura fini par lui attirer les foudres de l’archevêché et l’attention outragée des journaux conservateurs locaux.
Ainsi le prêtre Edgard fut-il défroqué une veille de Noël, dans un contexte d’excès de nativité.
Ce qui sembla libérer en lui une puissance innovatrice insoupçonnée : il créa avant même la galette des rois le bar café concert du Goéland Aphone, en y embauchant (débauchant, selon leurs parents) des jeunes qu’il suivait en catéchisme, à la messe et lors des saintes sorties dominicales.
C’est dans cette démarche qu’il permit en particulier à une Annie-Christophine de Meauterfeuil de se métamorphoser en Anykiswing, chanteuse de jazz émérite, qu’il accompagne tous les soirs au piano ; de manière très très très paternelle dirons encore d’autres langues de vipère…