Doux rêveur

l’impertinence de l’espoir

toutes et tous nous le savons
la vie ondoie comme une vipère
et la morsure du temps nous mène
à coup sûr à une mort sereine ou violente

alors n’oublions pas le souffle du bourreau
quand il était enfant
la paille entre ses dents
les bulles de savon
comme ses rêves qui s’envolent
au-delà même de ses plus folles aspirations

un au-delà que certains vouent à dieu
au maître ou docteur ou mentor
au capitaine ou sergent-major
au druide ou pasteur ou vicaire
un au-delà que d’autres voient comme un néant
une ineptie un boniment un grand bazar
à cacher dans des boites à chaussures
ou inhumer dans des trous de mémoire

qui a tort
qui a raison
peu importe dans le fond
que tu sois quidam ou bourreau
croyant athée ou inconscient
sache qu’à l’heure de ton ultime départ
tu croiseras encore
dans les méandres de tes convictions
l’impertinence de l’espoir