Modem et mots d’amour…
Il était une fois trois petits moutons, Bertille, Vanille et Broutille ; et toujours un loup pour faire peur à tout le monde. Mais du Garou, on s’en fout : il a viré végan et passe ses journées à peaufiner son potager…
Non, le problème, c’est Broutille qui se sent toute petite et inutile dans ce monde.
Elle déprime, quoi, précise Bertille, pour qui tout est pragmatique. Mais non : elle souffre, la contredit Vanille, empathique et sensible. Sensible, sensible, ouais : de la sensiblerie de basse-cour, reprend Bertille qui veut toujours avoir le dernier mot. Mais tu comprends rien comme d’habitude tu n’as que le pognon dans la tête la réussite le j’t’embrouille premier de cordée et chacun pour soi c’est moi le meilleur. Mais ma pauvre Vanille la vie c’est pas les Bisounours faut la gagner faut se battre pour s’en sortir faut en vouloir faut s’imposer. Faut-faut-faut c’est faux tout ça t’en fais quoi de l’amour la compassion l’entraide espèce de dinde fripée. Compassion compassion connerie de passion ouais faut que t’arrêtes de rêver espèce de grosse cucurbitacée tordue. C’est toi qui a des arrêtes dans les neurones vieille pie même pas VIP. J’t’en foutrais du vihaillepy, crasse d’éponge de starlette frustrée. Poule mouillée édentée. Graine d’obèse étriquée. Ver de terre desséché…
Il était une deuxième fois deux petits moutons, Bertille et Vanille, qui ont vu Broutille les quitter pour rejoindre le loup dans son potager, et respirer, et inspirer, et expirer, et gratter la terre, caresser l’herbe, écouter le silence, retrouver le sourire ;
déconnectée.
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