A chacun sa place

sur l’étagère
quand chaque objet est à sa place
plus de place pour le doute
tout doit évidemment
être remis à terre

De la pensée et du singe

effleurer l’essentiel

tresser son fil de vie
éclore à son ciel de sagesse
devenir pistil
étamine ou calice
pétales et corolle
telle est la quête du primate
qui médite jour et nuit
devant son amie la pensée
qui n’en pense pas moins
des lubies foliacées
de ce vieux singe mystique

œil de la citadelle

ma rêverie intime

elle est un regard sur une citadelle
perdue dans les collines
face à la mer
ma rêverie intime
un refuge imaginaire
à mille lieues de l’arbitraire
réussite des avides
juste une douce folie
salutaire

Grain de beauté

une caresse estuaire

brise matinale
une risée sur la peau
léger frôlement
une caresse estuaire
glissant du doux au salé

Icare, papillon de nuit

lueurs serpentines pour ultime tentation

La flamme d’une bougie dans la noir comme un soleil d’hiver, froid et plat, aux ombres longues, vacillantes, effilochées ; l’extrême fascination pour quelques insectes nocturnes…

S’y brulent-t-ils les ailes par prétention, naïveté ou aveuglement ?

Face à cette énigme, Icare encore hésite ; est-ce dans la cire que se cacherait la réponse ?