Scanawebynair, Dieu du web, de la dématérialisation et des mondes virtuels

Oyez, oyez et croyez en Scanawebynair, Dieu des ingénieurs ingénieux, programmeurs et développeurs sans reproche

Quelques jours après sa naissance (les divinités sont précoces) les premiers mots de Scanawebynair furent : 00011011100101 !
Chacun comprit qu’il était un génie.
Un génie de quoi, personne ne le savait. Mais dire 00011011100101 avant de prononcer maman ou papa relevait forcément d’une suprématie intellectuelle et ou affective rarement observée.

Alors que voulait dire 00011011100101 ? Toutes et tous l’ignoraient, même chez les dieux et déesses pourtant promulgués depuis la nuit des temps comme omniscients.

Deux ou trois siècles terrestres suffirent pour permettre à Scanawebynair de préciser sa pensée lors d’un colloque inter-divinatoire. « 00011011100101 » exprime très logiquement 000101011011 – 110001 – 0000111101101, autrement dit 00111011011010001 – 00111 – 00111010110. Ce furent les bases du langage binaire qui fit de Scanawebynair le dieu initiateur de toutes les évolutions technologiques vers le virtuel.

Grace à sa grâce peut-on encore aujourd’hui pouvoir être fiché dès sa naissance et compléter consciencieusement sa database sa vie durant. Ce dieu de la virtualité aura permis la création du numéro fiscal, d’identifiant, de carte grise ou bleue ou Vitale. Tout comme le numéro d’abonné, et de client, d’administré, d’usager, de récépissé, de Siret, de patient, d’employé, de licencié, de consigne, d’ordre, d’arrivée, de passeport, de sécurité sociale, de téléphone, de compte, de clown…

Dieu des geeks et de l’Internet

Parce que c’est bien pour avoir insuffler ses lignes de code à des chercheurs et universitaires que Scanawebynair peut être reconnu comme le géniteur du web et de la dématérialisation sur la planète terre. Il lui revient donc la pleine responsabilité de veiller et surveiller les développements de cet espace cybernétique.

Ce qui explique qu’à la chapelle de la Citadelle du Ty Pouèt, Scanawebynair est le dieu le plus discret, toujours enfermé dans sa chambre face à ses écrans ou enfoui sous un visiocasque dernière génération. A dire vrai, seule la déesse de la médecine Stéthoscopine s’inquiète de cette sédentarité ; les autres divinités estimant être bien au-dessus de toutes ces considérations bassement techniques.

Concurrence mythologique du dieu du web

Héphaïstos, Thétis, Pascaline, Minitel, Macintosh, Hermod

En quelles circonstances recourir à la perspicacité de Scanawebynair, dieu des kilo-octets et des régimes télématiques

  • Configurer les paramètres du machin qui bidule son modem (ou sa box ?)
  • Numériser importer exporter transférer zipper décompresser ses fichiers dossiers (ou je ne sais quoi ?)
  • Vérifier les pilotes, piloter ses vérifs dans l’arborescence de son bios underscore triple screen interactive
  • Résilier sa box (ou son modem ?)
  • Tenter de ressusciter le minitel du salon
Tarif et conditions d’utilisation des prestations du dieu Scanawebynair, dieu de la virtualité virtuelle invétérée

Pour être en totale connexion avec Scanawebynair, vous êtes tenus de vous plier à quelques rites logiciels et religieux. Ainsi vous faudra-t-il vocaliser à haut débit dans la salle d’attente d’un GAFA, ou dans la queue d’une agence postale municipale, ou encore devant le poste informatique d’un France services si vous êtes paumé grave, le psaume suivant, dit Psaume aux Startupeurs macronistériques :

Quand l'ANTS anéantit tes dernières volontés
Quand AMELI démolit ta libido
Quand la CARSAT satellise ton cerveau
Pense à scanner le QR code de ta destinée
Dernière prière envoyée au 3615 Scanawebynair

. De Amédée Matherria et Lise Hassion
Je vous en supplie, grand dieu Scanawebynair, pouvez vous m’aider à retrouver le mot de passe qui verrouille le fichier de sauvegarde de tous mes mots de passe ?

HABILITATIONS du dieu des métadonnées c’est donner reprendre c’est voler

Les 3 petits moutons et le loup (mais de lui, on s’en fout)

Modem et mots d’amour…

Il était une fois trois petits moutons, Bertille, Vanille et Broutille ; et toujours un loup pour faire peur à tout le monde. Mais du Garou, on en fait fi : il a viré végan et passe ses journées à peaufiner ses plantations.

Non, le problème, c’est Broutille qui se sent toute petite et inutile dans ce monde.

– Elle déprime, quoi, précise Bertille, pour qui tout est pragmatique.
– Mais non : elle souffre, la contredit Vanille, empathique et sensible.
– Elle souffre, elle souffre, ouais : elle se laisse juste allée par manque de volonté ou de motivation, reprend Bertille qui veut toujours avoir le dernier mot.
– Mais tu comprends rien, comme d’habitude, tu n’as que le pognon dans la tête, toi : la réussite, le j’t’embrouille-premier-de-cordée et le chacun-pour-soi-c’est-moi-le-meilleur.
– Mais ma pauvre Vanille, la vie c’est pas les Bisounours, faut la gagner, faut se battre pour s’en sortir, faut en vouloir, faut s’imposer.
– Faut-faut-faut, c’est faux tout ça, t’en fais quoi de l’amour, l’entraide, la compassion, espèce de dinde fripée.
– Compassion, compassion : connerie de passion, ouais, faut que t’arrêtes de rêver, espèce de cucurbitacée tordue.
– C’est toi qui a des arrêtes dans les neurones, vieille pie enrouée.
– J’t’en foutrais de la pie de vache, crasse d’éponge de starlette frustrée.
– Poule mouillée édentée.
– Tas de guano délavé.
– Ver de terre desséché.
– Croûte de calendos écrasée.
– Ramassis d’asticots débraillés.
– Graine de persil défrisé…

Il était une deuxième fois deux petits moutons, Bertille et Vanille, qui ont vu Broutille, exaspérée par leurs bruyants enfantillages, les quitter pour rejoindre le loup dans son potager, et respirer, gratter la terre, caresser l’herbe, contempler les nuages, écouter le silence, retrouver le sourire ;

déconnectée.

Dingue de la Saint-Valentin

Le doguicat et la St-Valentin

Le doguicat est un mammifère nocturne vivant dans les rochers entre les Caps de Fréhel et d’Erquy. Il est extrêmement rare de rencontrer cet animal tant il est sauvage et discret, dormant caché 18 heures par jour et ne sortant de sa tanière que quelques minutes la nuit.

Mais ceux qui ont vu des doguicats ne pourront jamais les oublier : cette espèce est animée d’une passion extraordinaire pour la toilette et les accoutrements les plus distingués. Ils passent tout leur temps à élaborer et se parer de costumes, robes, houppelandes, queues-de-pie, chemisiers, redingotes et jaquettes…

Les chercheurs ont découvert que derrière cette coquetterie s’exprimait en fait un besoin vital pour les doguicats : fêter la Saint-Valentin.
L’année entière, ils se préparent pour cette cérémonie, la règle étant de faire de chaque 14 du mois une répétition pour le jour J de février.
Les spécimens qui ont été capturés et mis en isolement à cette date sont tous morts le lendemain : l’existence du doguicat repose sur sa célébration effective de la Saint-Valentin !

Ce jour-là, ils s’offrent mutuellement une rose, et attendent minuit pour la dévorer ensemble, parfois accompagnée d’un bol de lait Ribot.
Le lendemain, chacun repart serein et rasséréné à ses occupations ; c’est-à-dire à la confection de nouvelles parures pour être au mieux 12 mois plus tard…