Nage éternelle

l’une nage nue
l’autre la rejoint dans l’eau
à son corps s’enlace
elles s’embrassent puis brassent
ensemble vers la lagune

Bigmamaternum : Déesse de la fécondité et de la maternité

Oyez, oyez ! Humbles pécheurs et croyez en Bigmamaternum, Déesse des puéricultrices, sage-femmes, nounous et vendeurs de couches.

La génétique, l’éducabilité, la fertilité comme la calinité sont autant de concepts qui nourrissent la bonté maternante de cette déesse toute en rondeur. Même si pour elle la voie lactée relève du biberon, c’est en jouvencelle aguerrie qu’elle joue de ses charmes rebondis pour transformer les divins jouvenceaux en dieux empreints d’une nouvelle paternité (Cupidron pourrait, semble-t-il, en témoigner…)

Femme et mère comblée, ses conquêtes ne se comptent plus, tout sexe confondu ; aussi dit-on ces derniers temps qu’elle fricoterait avec les douces Hortensielle et Fétibohoupa

Mais au-delà de ces frivoles débordements, qui ne nous regardent pas, c’est par son intuition féminine et son incroyable sensibilité émotive que la Déesse Bigmamaternum pourra vous aider dans vos espoirs et démarches.

En quelles occasions solliciter les pouvoirs de la déesse de la grosse caisse amatrice des fraises de Plougastel

  • Coaching de l’attente maternelle : naissance et accouchement
  • Gestion du désir d’enfant et harmonie de la maternité
  • Bonheur et santé pendant la grossesse
  • Gestion du stress paternel et de l’anxiété maternelle
  • Accompagnement à l’acte éducatif et soutien à l’enfance

Tarif et conditions d’utilisation de l’expertise de la déesse du cocooning exacerbé

Comme pour toutes les divinités de la Chapelle du fond du parc de la Citadelle du Ty Pouèt, le recours à l’expertise d’une déesse vous oblige à vous plier à des prières bien spécifiques ; ainsi, pour avoir toute l’attention de Bigmamaternum, il vous faudra réciter devant votre maternité, ou hôpital ou clinique, ou cabinet médical ou dentaire, ou face à la maison du rebouteux si vous êtes paumé grave, à 4 reprises et à voix haute, le psaume suivant, dit Psaume aux Anges à l’Aigre-Douce :

Offre-moi la force de ton courage et ta bravoure
donne-moi la vigueur de ta foi, délivre-moi des peurs
qui me hantent en ces temps de doute et d’aigreur
de canard à l'orange et puits d'amour au four
Habilitations de la déesse de l’enfance et de la maternité

De la libre circulation féline

toute porte fermée
est une abnégation
à la libre circulation
des poils et des pensées
ainsi donc toute porte
se doit d’être ouverte
même si rien n’oblige
à se déplacer
tout manquement à ce principe
sera sanctionné
par des séances répétées
de miaulements incompressibles

La chenillartilium, insecte pas sectaire

Comme la mante religieuse, sa lointaine cousine, la chenillartilium ne croit pas en dieu. Ni au guépard, au chat, en la mouette ou en l’éléphanteau.

Ni même en elle-même.

Cet insecte n’est en fait pas sectaire : il ne croit en rien ni personne et trouve en cet espace de totale athéisme le cocon propice à sa réflexion quotidienne.
Parce que chacun peut facilement savoir combien la chenillartilium passe de temps à cogiter en observant simplement la légère luminosité que génère son abdomen quand elle se secoue les méninges, exclusivement dans son environnement naturel (cet animal ne survit jamais plus de deux minutes en situation de confinement). Il ne se passe pas une heure sans que la chenillartilium n’émette cette lumière rose violacée, qui en définitive participe à attirer inéluctablement ses principaux prédateurs, oiseaux et reptiles, tous fanatisés par on ne sait quelle divinité, du moins est-ce ainsi qu’elle les perçoit avant de mourir dans leurs gosiers. Alors seulement cesse-t-elle de penser, irrémédiablement.

Pour une créature qui semble si bien savoir gamberger, ce n’est pas bien malin de s’illuminer de la sorte du soir au matin, me direz-vous. Eh bien vous avez raison, c’est stupide et bien peu digne d’un être capable d’intelligence et d’entendement. Un peu comme l’homme : pas une seconde sans chercher à briller plus que ses voisins, et prêt à tout pour écraser son prochain.

« À ne pas croire en soi, on se perd dans le néant des autres », disait Polynéoprène, qui vécut 17 heures 37 minutes et 28 secondes, et se vit de ce fait décerner le titre de doyen des chenillartiliums sur la terre. Un exploit.

Mais à quoi peuvent bien penser ces chenillartiliums ?
Nul ne le sait, toutes les études se trouvant confrontées à une difficulté redondante pour mener à bien les recherches : l’extrême éphémérité de vie de cette espèce ; à peine le temps d’aborder les premières hypothèses que l’animal se fait bouffer !

Ce qui, peut-être, explique son agnosticisme chronique comme son incrédulité de mécréante confirmée.

Mais cette hypothèse aussi mériterait d’être vérifiée…